- L'huile et le fer de Pierre Schlesser (33', Suisse, 2021)
- L'homme qui peint des gouttes d'eau de Oan Kim et Brigitte Bouillot (79', France, 2020)
- Ashley forever d'Hélène Bares (11', France, 2021)
- En dehors de Grégory Lassalle (71', France, 2021)
- VO de Nicolas Gourault (19', France, 2020)
- Carbon de Davide Tisato (26', Fr/Suisse/Cuba, 2020)
- Désir d'une île de Laetitia Farkas (80', France, 2021)
- Ultimo soplo de Claudia Acosta et Pierre Waucquez (18', Colombie/Fr, 2021)
- Silent voice de Reka Valerik (51', Belgique, 2021)
- 400 paires de bottes de Hélène Baillot et Raphaël Botiveau (18', France, 2020)
- Looking for Horses de Stefan Pavlovic (88', Bosnie Herzégovine/Pays Bas, 2020)
- Heurtebise de E. Torres et O. Guerra ( 20', Espagne, 2020)
- Vas-y voir de Dinah Ekchajzer (45', France 2021)
- Ecoutez le battement de nos images de Audrey et Maxime Jean-Baptiste (15', France/Guyane, 2020)
- Quand la nuit se soulève de Erika Etangsalé (51', France/La Réunion, 2021)
- Boca ciega de Itziar Leemans (65', France, 2021)
- Interno 167 de Luca Avanzini, Mattero Berardone, Francesco Cavalleri, Simone Rigamonti (68', France/Italie, 2021)
- Le bien ne fait pas de bruit de Jacques Sorrentini Zibjan (10', France, 2020)
- Notre endroit silencieux de Elitza Gueorguieva (68', Bulgarie/France, 2021)
- Umbras de Fabian Volti (16', Italie, 2021)
- Une place dans le monde de Emilie Beyssac Cywinska (36', France 2021)
Deux nouveaux prix cette année pour la Compétition Nouveaux Talents
- LE PRIX DE L'APAJ sera décerné par l'Association Pour l'Aide aux Jeunes auteurs à un film qui révèle avec sensibilité la complexité, la force et la beauté d'un personnage.
- LE PRIX ALTERNATIF sera décerné par l'Union territoriale corse CMCAS-CCAS à un film qui témoigne, aide à comprendre et à agir.
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Le jury Corsica.Doc de la Compétition Nouveaux Talents 2021 est composé de:
- Alexandre Cornu, producteur (Les Films du Tambour de soie) et président d'Eurodoc
- Béatrice Thiriet, musicienne, compositrice de musiques de films
- Marie-Jeanne Nicoli, présidente du Conseil économique, social, environnemental et culturel de Corse (CESEC)
- Marie-Hélène Folacci, adjointe de production à France 3 Corse/Via Stella
- Jena Santoni, agent de l'Union Territoriale CMCAS-CCAS de Corse
Le jury jeune était composé de lycéens ajacciens et d'étudiants de l'Université de Corse. Ils remettent un prix du long métrage et un prix du court métrage.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.