La compétition Nouveaux Talents 2022 se déroulera pendant le festival, du 12 au 16 octobre 2022 à Ajaccio. Cette année, Nous avons reçu près de 440 films, courts, moyens et longs métrages. Tous produits dans l’année (d’octobre 2021 à octobre 2022). Tous
premier, deuxième ou troisième film d’un réalisateur ou d’une réalisatrice. La plupart venant de France, mais aussi de Belgique (29), de Suisse (18), d’Espagne (40), d’Italie (15), des USA (3),
du Canada (2), du Brésil (8), d’Argentine (3), du Pérou (1), Chili (4), Mexique (2), Haiti (1), Allemagne (7), Serbie (1), Croatie (1), Iran (1), Pologne (1), Russie (1), Kyrgystan (1), Suède
(2), Turquie (1), Bangladesh (1), Vietnam (2), Corée du sud (1), Indonésie (2), Taiwan (1), Maroc (2), Mauritanie (1), Burkina Faso (1), Nigeria (1), Guinée (1), Afrique du sud (1), Gabon (2),
Sénéral (1)… une carte assez large de la jeune production documentaire !
Voir le règlement ci-dessous.
Les prix du jury professionnel | |||
Prix du long-métrage Corsica.Doc/Via Stella RELAXE de Audrey Ginestet un film qui opère comme une machine de précision en démontant tout un système de pouvoir. (voir photo) Prix court-métrage LE CERCLE VIDE de Stéphanie Roland pour sa relecture poétique d'images d'archives scientifiques, avec un travail magistral de son. Mention spéciale du jury 7h15 MERLE NOIR de Judith Auffray qui nous a transportés dans un monde étrange et merveilleux. Prix de la CCAS de Corse à un film aux qualités sociales et solidaires L'ILOT de Tizian Buchi pour l'hybridation entre fiction et documentaire avec une transformation du territoire en territoire mythologiques et magique. Prix de l'APAJ EN MIS ZAPATOS de Pedro Morato pour la profondeur du portrait d'un fils et de sa mère, allant du don de soi à une notion de transcendance.
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- Eldorado de Tony Quéméré (61', France)
- En mis zapatos de Pedro Morato (61', Espagne/Balgique)
- Relaxe de Audrey Ginestet (92', France)
- Le jour où j'ai découvert que Jane Fonda était brune d'Anna Salzberg (84', France)
- Ostende de Michael Blin (33', France)
- Dreaming walls de Amélie Van Elmbt/ Maya Duverdier (90', Belgique/Fr, Etats Unis d'Amérique)
- Sine die de Camila Moreiras (15', Espagne)
- Tolyatti adrift de Laura Sistero (70', Espagne/France)
- Petit bleu de Marin Morel (15', France)
- Moheda de Julian Garcia Long (29', France/Suède/Argentine)
- Agua de vinagre de Frédérique Menant (39', France)
- Le cercle vide de Stéphanie Roland (19' France)
- L'îlot de Tizian Buchi (106', France)
- Akouchetame de Gaël de Fournas/Federico Francioni (16', Italie/France)
- Italia, le feu, la cendre de Olivier Bohler/Céline Gailleurs (89', Italie/France)
- The blink of the turkey de Patxi Endara (17', France/Belgique)
- 7h15 Merle noir de Judith Auffray (30', France)
- Atlantic bar de Fanny Molins (77', France)
DIANE GABRYSIAK
Diane Gabrysiak est directrice de la programmation du Ciné Lumière (Institut Français de Londres). Elle était auparavant en charge des
acquisitions chez New Wave Films et consultante pour d’autres distributeurs. Titulaire d’un doctorat en études de cinéma de l’université de Warwick, elle a également programmé pour des festivals
et cinémathèques, et elle traduit régulièrement des films et des essais.
LUCIANO RIGOLINI
Luciano Rigolini est un artiste suisse , photographe, bookmaker, producteur. En 1995, il rejoint l'unité documentaire d'Arte à Paris, où il est responsable du développement du film d'auteur jusqu'en 2015. Il produit des films de cinéastes tels que Chris Marker, Alexandre Sokourov, Naomi Kawase, Chantal Akerman, Apichatpong Weerasethakul, Tsai Ming-liang , Laurie Anderson . Il est l'auteur pour Arte de Collection Photo , 12 documentaires sur l'histoire de la photographie de ses origines à aujourd'hui avec la collaboration scientifique de Quentin Bajac.
ALEX VICENTE
Installé a Paris depuis dix ans, Alex Vicente suit l'actualité de la culture en
France pour le quotidien espagnol "El País". Il écrit également pour "Les Inrockuptibles" et il participe à l'émission 'On aura tout vu' sur France Inter. Il a été membre du comité de sélection
de la Semaine de la Critique à Cannes et il fait partie du jury du prix Louis-Delluc depuis 2015.
PIERRE MENAHEM
Après des études de lettres modernes et d’anthropologie et une expérience en ventes internationales de films chez Celluloid Dreams et en programmation au Festival de Belfort, Pierre Menahem co-dirige depuis 2015 la société Still Moving, coproductrice de longs-métrages du monde entier. Il a réalisé un court métrage Le Feu au lac sélectionné en Compétition Officielle au Festival de Cannes en 2022.
MARIE-HELENE FOLACCI
Apres un parcours d'assistante monteuse, elle rentre en Corse en 1991 et intègre France 3 Corse. Elle y travaille pour l'actualité et
les documentaires du magazine Da qui puis de l'émission Ghjenti. Depuis 2017, elle travaille à Via Stella en tant qu'adjointe de
production à la promotion des documentaires produits par la chaine et à leur diffusion dans les festivals.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.