INVITES DE LA THEMATIQUE NOW FUTURE!
Antoine Viviani
Antoine Viviani a longtemps collaboré avec le cinéaste Vincent Moon et avec l’artiste contemporain Pierre Huyghe. En 2011, il produit et réalise In Situ, un documentaire sur des performances artistiques dans les zones urbaines en Europe. En 2015, il produit et réalise Dans les limbes, un essai documentaire dans les limbes d’Internet. Le film a été sélectionné dans une cinquantaine de festivals internationaux.
Judith Cahen
Auteur, actrice et réalisatrice de plusieurs longs métrages: La croisade d’Anne Buridan, La révolution sexuelle n’a pas eu lieu, ADN (About David Nebreda), Judith Cahen poursuit un projet cinématographique aux frontières de la fiction, du documentaire et de l’autobiographie.
Momoko Seto
Née au Japon, Momoko Seto est réalisatrice et plasticienne. Après une formation à l'Ecole supérieure des beaux-arts de Marseille, puis au Studio des Arts Contemporains du Fresnoy, elle a réalisé plusieurs documentaires et courts-métrages. Parmi eux, Planet Z et Planet A .
Masayasu Eguchi
Masayasu Egushi est né en 1964 à Saga au Japon. A 23 ans, il monte sa compagnie de théâtre musical à Tokyo. Puis il parcourt la planète avant de poser ses valises à Londres où il réalise son premier court métrage. A 25 ans, il débarque à Paris. En 2008, il réalise le film documentaire Goendama. Avec Le printemps de Hanamiyama-Fukushima, il signe son deuxième film documentaire.
Philippe Rouy
Philippe Rouy vit et travaille à Paris. Son intérêt s’est d’abord porté sur la vidéo art, mais sa filmographie inclue maintenant des documentaires et des essais, comme Fovea centralis (2014), Machine to machine (2013), et Quatre bâtiments, face à la mer (2012).
Christiane Geoffroy
Depuis plus de vingt ans, l'œuvre de Christiane Geoffroy s'élabore à partir de la science qu'elle interroge à l'aide de médiums variés : dessin, peinture, photographie, vidéo. L'artiste construit un univers singulier dans lequel l'objectivité scientifique se conjugue à la poésie et au sensible. Ses recherches aujourd’hui sont liées aux préoccupations cruciales de notre époque : l'Anthropocène et les changements climatiques.
INVITES COMPETITION NOUVEAUX TALENTS
Ugo Casabianca
Assistant réalisateur sur plusieurs films depuis 2005, dont Les apaches de Thierry de Peretti, Độc lập (Se tenir debout tout seul) est son deuxième court métrage.
Badredine Haouari
Après avoir travaillé depuis 2006 dans l’audiovisuel, au poste des costumes ou comme assistant réalisateur, Badredine Haouari réalise ce premier court métrage, Les coursiers de la République, dans le cadre d’un Atelier Varan.
Diego Governatori
Diplômé de la Femis en 2007, il est ensuite pensionnaire à la Villa Médicis. Ayant collaboré pendant 10 ans avec son frère Luca, avec qui il réalise plusieurs courts et moyens-métrages, il entame seul son premier long métrage, Quelle folie.
Matthieu Dibelius
Matthieu Dibelius est un réalisateur franco-allemand. Il a réalisé Breathe Orchestra en 2010, Un Récital Lexicalen 2013. D'ici là est son troisième court métrage. Parallèlement à son parcours de réalisateur, il fonde l'association "Les Alentours" en 2011 et développe des conférences-performances, des ateliers d'écriture.
Driss Aroussi
Artiste photographe, vidéo, dessinateur, Sisyphe est le deuxième court métrage documentaire de Driss Aroussi.
Dominique Salvatori
Dominique Salvatori est le protagoniste principal du film d’Axel Salvatori-Sinz, Chjame e rispondi. Il est également le père d’Axel, mort brutalement à la fin du film. C’était le deuxième film d’Axel Salvatori-Sinz, après Les chebabs de Yarmouk.
Manon Ott
Manon Ott est cinéaste, et chercheure en sciences sociales et cinéma. Auteure des films Yu et Narmada (sélectionné à CORSICA.DOC en 2013) ainsi que du livre de photographies et récits de vie "Birmanie, rêves sous surveillance" co-écrit avec Grégory Cohen (Editions Autrement), De cendres et de braises est son troisième long métrage.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.