Cette compétition des premiers, deuxièmes et troisièmes films de jeunes cinéastes prend une place de plus en plus importante dans notre programmation. 335 films nous ont été envoyés cette année venus de tous les continents. 16 ont été sélectionnés (courts et longs métrages).
Le jury Corsica.Doc/Via Stella et le jury « jeune public » décerneront chacun un prix.
Le prix Corsica.Doc/Via Stella sera diffusé sur la chaîne insulaire. Il sera également projeté en salle à Paris, dans le cadre de notre partenariat avec l'association Documentaire sur Grand Ecran.
- _ - L’Empereur et moi de Edwige Poret (26’, fr)
- - Des semblants de toî de Manon Salmon (12 ‘, fr)
- - Et j’ai voulu mettre mon père dans une camionnette de Olivier Duval (21’, fr)
- - La terre ferme de Laurent Aït Benalla (71’, vostf)
- - Praia de Guilherme B. Hoffmann (74’, vostf)
- - Be’ jam be de Cyprien Ponson et Caroline Parietti (87’, vostf)
- - Mayyel ya ghzayyel de Eliane Raheb , (95’, vostf)
- - A noi ci dicono de Ludovica Tortora de Falco (67’, vostf)
- - Song of the night de Hernan Talavera ( (67’, vests)
- - Inner mapping de Emad Ahmad et Stéphanie Latte-Abdallah (52’, vostf)
- - Jia de Marc Brunier Mestas & Li Cheng (12’, vostf)
- - Les chants de la Maladrerie de Flavie Pinatel (26’, fr)
- - Omere Gobopa de Jean-Charles Regonesi (15’, vostf)
- - Vivre riche de Joel Akafou (53’, vostf)
- - Djama morouti la de Frédérique Lagny (49’, vostf)
- - L'incertitude des confins de Julien Sallé (47’, vostf)
La compétition internationale 2017 est ouverte aux films :
· Courts, moyens et longs métrages documentaires achevés dans les 12 mois précédant la prochaine édition (18-22 octobre 2017).
· La catégorie longs métrages est ouverte aux 1ers, 2èmes et 3èmes films de plus de 60 mn n’ayant pas été exploités commercialement en France (salles, TV, édition DVD, VOD).
· La catégorie courts et moyens métrages est ouverte aux 1ers, 2èmes et 3èmes films de moins de 60 mn. Les œuvres audiovisuelles produites pour la télévision ne sont pas acceptées (séries, magazines, reportages).
1ers, 2èmes, 3èmes films : comment compter ?
- Les réalisateurs ne doivent pas avoir réalisé plus de 3 courts, moyens ou longs métrages, en considérant que :
Les films n’ayant pas de visa ne sont comptés dans la filmographie que s’ils ont été exploités en salles ou diffusés en festival. Les œuvres audiovisuelles TV ne sont pas décomptées. Tout film coréalisé est compté.
Inscriptions et pré-sélections :
- Les inscriptions, non payantes, doivent être effectuées en ligne sur le site de DocfilmDépôt (www.docfilmdepot.com) avant le 1er août 2017.
Le visionnage des films par le comité se fait sur DVD ou par un lien. Merci d’indiquer clairement s’il s’agit d’une copie de travail ou de la version finale du film.
Les DVD et liens envoyés doivent être sous-titrés en français ou en anglais pour tout film dont la langue n’est ni le français ni l’anglais.
Sélection et matériel :
- Envoi des copies des films sélectionnés :
Les copies doivent impérativement parvenir à Ajaccio avant le 8 octobre 2017. Le transport aller des copies est à la charge des participants. Le festival prend en charge le transport retour.
Copies, caractéristiques techniques :
- Les films sélectionnés sont projetés en DCP. Une copie BluRay de sécurité est conseillée. Les films en langue non francophone doivent comporter des sous-titres en français.
Eléments de promotion
- En cas de sélection du film, des photographies HD du film et du réalisateur, des extraits de film, des copies DVD supplémentaires et si possible une bande annonce devront être envoyés au bureau du festival.
Jury et prix
Quatre prix sont décernés :
- Prix CORSICA.DOC/VIA STELLA pour les longs métrages
- Prix JEUNE PUBLIC pour les longs métrages
- Prix CORSICA.DOC pour les courts et moyens métrages
- Prix JEUNE PUBLIC pour les courts et moyens métrages
Promotion
Les films sélectionnés s’engagent à mentionner leur sélection en intégrant le logo fourni par le festival au générique du film et sur tous leurs supports de communication. Les films primés s’engagent à mentionner leur sélection en intégrant le logo fourni par le festival au générique du film et sur tous leurs supports de communication.
Reprises et avant-premières :
La direction artistique pourra montrer un ou plusieurs films sélectionnés en avant-première en Corse. Les films primés pourront être projetés dans le cadre de reprises en Corse, à Paris, ou ailleurs sur le continent.
Assurance
Le festival assure les copies de leur date d’arrivée à Ajaccio jusqu’à leur renvoi.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.