DEUX LIEUX POUR UN FESTIVAL : L’ESPACE DIAMANT ET L’ELLIPSE
SOIREE D’OUVERTURE A L’ELLIPSE LE 18 OCTOBRE
Lutte jeunesse de Thierry de Peretti donnera le coup d’envoi du festival. Pour la préparation d'Une vie violente, le film de Thierry de Peretti, Julie Allione a filmé les candidats au rôle principal. Ce casting donne un portrait complexe et passionnant de la jeunesse corse d’aujourd’hui dont Thierry de Peretti a réalisé un documentaire : Lutte jeunesse !. Le film sera suivi d’un débat avec Thierry de Peretti et Julie Allione.
LE PROGRAMME DU FESTIVAL 2017
SEXUALITE(S)
Treize films qui sont autant de regards sur la sexualité
Des films récents et des films anciens célèbrent, chacun à leur manière, le courage et le bonheur du choix de la liberté sexuelle : Les vies de Thérèse et Bambi de Sébastien LIfschitz , Exhibition de Jean-François Davy, Polissons et galipettes de Michel Reilhac, Une sale histoire de Jean Eustache, Ceci est une pipe de Pierre Trividic et Patrick-Mario Bernard, Leçons de ténèbres de Vincent Dieutre, Marion de HPG…
CAPOLAVORI !
Les chefs d'oeuvre du documentaire italien
L’histoire du cinéma documentaire italien demeure injustement oubliée et marginalisée. Cette rétrospective a pour ambition de donner un aperçu le plus large possible du cinéma du réel italien. On y retrouve les maîtres du cinéma italien (Rossellini, Fellini, Pasolini, Moretti), des documentaristes remarquables (De Seta, Mangini, Piavoli, Gianikian/Ricci Lucchi), des figures-clés de ces dernières années (Rosi, Marazzi) et des jeunes talents (Francioni et Cheng, Picarella). L’Italie vue par…
LA COMPETITION « NOUVEAUX TALENTS »
Seize films documentaires réalisés par de jeunes cinéastes seront en lice pour les prix Corsica.doc/Via Stella et Jeune public. Des films venus de tous les continents, et qui dessinent un portrait à vif du monde d’aujourd’hui.
PALMARES
CORSICA.DOC # 11
COMPETITION NOUVEAUX TALENTS
VIVRE RICHE
De Joel Akafou
Prix Corsica.Doc/Via Stella
Jury : Yves Jeuland, Nathalie Bourgeois, Sabine Costa, Corine Rovina, Lydie Mattéï.
ET J’AI VOULU METTRE MON PERE DANS UNE CAMIONNETTE
De Olivier Duval
Prix « Court métrage » Corsica.Doc/Via Stella
Jury : Yves Jeuland, Nathalie Bourgeois, Sabine Costa, Corine Rovina, Lydie Mattéï.
BE’ JAM BE ET CELA N’AURA PAS DE FIN
De Cyprien Ponson et Caroline Parietti
Prix « Long métrage » Jeune Public
Jury :
Julien Testa, Celia Muraccioli, Kevin Grando, Matthieu Abraul, François Fabrega
JIA
De Li cheng et Marc Brunier Mestas
Prix « Court métrage » Jeune Public
Jury :
Julien Testa, Celia Muraccioli, Kevin Grando, Matthieu Abraul, François Fabrega
L’ATELIER SCOLAIRE
Les mercredi 18, jeudi 19 et vendredi 20 octobre, Federico Rossin animera un atelier scolaire autour de trois courts métrages du cinéaste italien Vittorio de Seta. Des courts métrages de la collection culte « Il mondo perduto » (des films tournés entre 1954 et 1959 dans le sud de l'Italie).
DEBATS RENCONTRES
Production/distribution de films en région, avec Arnaud Dommerc, producteur (Andolfi)
Le documentaire italien, avec Federico Rossin, historien du cinéma.
« Une sale histoire » : débat autour du film de Jean Eustache, avec Annie Smadja, psychiatre et psychanalyste.
EXPOSITION PHOTOS
Des images pas sages des années folles seront exposées durant le festival à l'Espace Diamant. Avec l'aimable autorisation de la galerie Les Larmes d'Eros.
AFTERS MUSICAUX
Trois soirées animées par des DJ, à La Montagne, après les projections. Soirée d'ouverture avec ANASTASIA aux platines. Soirée latino le vendredi 20 octobre avec DJ EL MUNECO. Soirée queer le samedi 21 octobre avec DORA DIAMANT.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.