Jean-Jacques Gristi a joué avec les plus grands musiciens du style manouche. Au hasard des rencontres: Raphaël Fays, Bireli Lagrene, Stochelo Rosenberg, Angélo Debarre, Dorado Tchavolo et Samson Schmitt, Florin Nicolescu, Jean-Marc Jaffe... Il enregistre une musique de film pour TF1 aux côtés de Florin Nicolescu accompagné par l'Orchestre Philarmonique de Bucarest, et s’est produit sur les plus belles scènes du moment, Montreux, Nuits de la Guitare de Patrimonio, Festival de Jazz de Calvi, Festival de Nice, Festival du Lubéron, Festival de Juan les pins etc.
Arnaud Giacomoni, guitariste, chanteur, né en 1985 et originaire d’Albitreccia.
Après une formation au conservatoire de musique d’Ajaccio, il multiplie les collaborations musicales et s’illustre dans la musique traditionelle corse en participant à plusieurs formations
insulaires. Il s’oriente vers le jazz en 2009 après sa rencontre avec Tchavolo Schmitt. Après de nombreuses découvertes d’artiste sur Paris il approfondit le style et fonde en 2013 le Corsican
trio.
De Radio-France (RCFM, Mouv’, France Inter et France Culture) à Nova, en passant par Arte, France 3 (Via Stella & national), la presse magazine, Tristan Francoz a toujours envisagé ses fonctions d’auteur, rédacteur, présentateur, réalisateur et designer sonore comme une façon de (faire) vivre sa passion pour la musique.
Compositeur, chanteur, musicien (guitare, cetera…) particulièrement attiré par les musiques traditionnelles et improvisées, Carmin Belgodere s’intéresse aux musiques du
monde.
Il fait partie des artistes qui ont choisi d’élargir l'horizon de leur propre culture. Le mariage de sonorités issues de cette démarche a fortement marqué
l’identité des créations du groupe Manât durant plus de 10 ans.
Aujourd'hui, il se consacre à des projets personnels comme la création musicale autour d'un conte graphique et contemporain.
Les très jeunes musiciens, Luigi et Fiurenzu, s'affichent déjà depuis quelques années sur les scènes locales comme un duo de pur rock.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.