48', Belgique
Tina et Claude ont 87 ans chacun et habitent dans une maison de retraite. Ils forment un jeune couple heureux qui vit son amour au grand jour… Seulement, ils sont une exception dans un environnement où la solitude des corps et des esprits prédomine au quotidien.Jean-Baptiste, malgré son parkinson qui avance inévitablement, est toujours à la recherche d’une partenaire. Angèle n’accepte pas son entrée en résidence et souffre en permanence de la perte de son mari. Marcel a été contraint de placer sa femme en maison de retraite car son état physique et mental à elle, se détériore jour après jour. Ces témoignages nous partagent quatre visions différentes de l’amour au 3ème âge et nous mènent incontournablement vers la question : Que reste-t-il à la fin de nous jours quand on est seuls…?
67', France, Russie
Près d’une ville industrielle de Sibérie se dresse une réserve naturelle faite de rochers, de bouleaux et d’isbas. Ceux qui viennent là se réfugient dans un autre monde entre la nature sauvage, l’escalade, la fête. Sur ce territoire, on vit, on respire ce qui en Russie n’a jamais existé, la liberté.
48', France
Émilie a décidé un jour d'accepter d'être elle-même. Bénévole Emmaüs, féministe, militante, elle mène une vie domestique accomplie, comme une victoire, un pied-de-nez au destin. Elle remonte le cours de son histoire, jusqu'à l'époque où elle était un petit garçon, qui s'appelait Émile.
56', France/Inde
La foire de Sonepur, dans l’état du Bihar (Inde orientale) s’ouvre tous les ans le jour sacré de pleine lune du Kartik Purnima. Éléphants, oiseaux, chevaux ou chameaux s’échangent depuis des millénaires dans ce marché, le plus vaste en Asie dans son genre.Mobilisant tous les forains de cet état réputé pour son indomptabilité, c’est le lieu d’expression par excellence de la culture populaire bihari.Les personnages de *Kings of the Wind & Electric Queens *en sont les dépositaires.Comme les différentes figures d’un jeu de tarot, ils sont les visages emblématiques de la foire : le Cavalier, l’Exorciste, la Danseuse, le Stuntman ou le Mahut (dresseur d’éléphant).Chacun va se donner en représentation, sur la vaste scène de la foire, pour le plaisir de spectateurs d’un jour, foule de pélerins en extase, à la recherche de frissons et de signes de la fortune.
50', France, Caucase
Nodzari s'est installé dans les ruines de son village d’enfance, Mutso. Nourri de l’imaginaire collectif construit autour de ce territoire du Caucase géorgien, il cherche à redonner vie à cette region désertée. À travers son épopée se dessine l’histoire d’une famille, d’une communauté et d’un arrière-pays façonné de rêves et de mots.
83', France
Un photographe part sur les traces de ses grands-pères militaires morts depuis longtemps, Pierre le légionnaire et Paul le parachutiste. Il explore avec eux l'histoire de sa famille, une histoire bornée par les guerres, rongée par les silences et les non-dits. Il dévoile dans un film impudique le roman d'un pays, la France, en guerre avec elle-même.
19', France
Octobre 1958, une femme perdue dans une ville qu’elle ne connaît pas entame une correspondance avec ses proches sans savoir qu’elle écrit le roman de la dernière année de sa vie. Septembre 2010, dans une malle du grenier de la maison de famille, je retrouve lettres, bobines de film. Je la vois se battre avec courage, sombrer dans la solitude, se relever et tomber de nouveau, mourir enfin. Renée R., héroïne qui meurt d’amour et femme moderne qui s’émancipe, devient le personnage du film de sa vie.
72', France/Japon
Takeda a disparu. Il ne supporte plus l’idée d’être encore expulsé de Kasenjiki , "l'endroit au bord de la rivière." Depuis 20 ans ans, Ils sont nombreux ceux qui vivent au bord de la rivière Arakawa, au Nord de Tokyo dans de petites maisons de toile bleue qu'ils se sont construites, hors du monde, libres. Takeda m’a laissé une lettre avec une injonction « fais un bon film ». J’ai continué à filmer après son départ ces hommes qui se sont adaptés à cette existence particulière, loin des yeux des japonais normaux …. jusqu’à la destruction programmée de leur espace de vie.
52', France, Mayotte
Mayotte, 101 ème département français depuis 2011, traverse une profonde mutation, doublée d’une crise économique, humanitaire et identitaire, bien loin des préoccupations de la métropole … Le Banga témoigne de cette situation. Cet habitat typique autrefois réservé aux jeunes garçons, au moment du passage à l’âge adulte, est désormais le lieu d’errance où se cristalliseny les espoirs de nombre de jeunes mahorais, mais aussi de comoriens à la recherche d’un avenir. «Banga Palace » pénètre l’univers de cette jeunesse entre aspiration, résignation et détermination …
30', France, Cambodge
Tut est un pêcheur de 52 ans vivant à Kampot. Malgré la barrière de la langue, il a raconté, pour la première fois et sans mots, son passé sous les Khmers Rouges, à une photographe et un réalisateur, mimant les tortures subites en prison l’année de ses 15 ans. Ce projet partage cette rencontre intime et témoigne de la mémoire enfouie, de la manière dont elle transparait dans les gestes, les attitudes et les regards, la manière dont elle marque quelqu’un à vie et constitue une personne. Les traumas physiques et psychologiques de Tut permettent de mettre en lumière les cicatrices historiques du Cambodge.
9'17", France
Plongée sensorielle dans une usine dont on ne sait pas très bien ce qu'elle fabrique ni à quel temps elle appartient. Portrait d'un monstre à l'agonie qui refuse cependant de mourir...
68', Belgique
Entre poésie et réalisme, le film raconte le quotidien d’André et Marie-Thérèse, 64 et 70 ans, de leurs enfants et de leurs bêtes de toutes espèces (poils et plumes). Un petit monde bigarré qui travaille dur, qui danse et qui rit beaucoup, malgré la fin annoncée de la « Ferme de la Barrière ». Ce film est aussi le récit du bonheur d'une rencontre entre eux et la réalisatrice, d'une initiation croisée : ils lui apprennent leurs savoir-faire ancestraux et ses images leur apportent des reflets insoupçonnés de chez eux.
8', France
Ça tourne, ça virevolte, ça chute… sur la patinoire. Agile ou grotesque, chacun s’essaie à l'art du patinage. Le film est une ode. Ode à cette vie précaire, ode à cette arène où tant de personnes sont passées pour une heure, une journée, un amour...
32', Belgique
Zéki Gurlarsan vient d’un pays qui n’existe pas. Homme kurde, né dans l’est de la Turquie, il est à l'image des montagnes qu'il a quittées : solide et sage.
Debout, devant un mur de brique, il raconte frontalement son chemin jusqu'à nous. Son corps impressionne. Il ne ment pas. Massif, cassé, il porte encore les stigmates du combattant. Un corps qui raconte la douleur intime de tout un peuple et plus largement de toute personne stigmatisée. Aujourd'hui, Zéki habite Bruxelles. La nuit, il court les trains jusqu'à l'usine. Le jour, il vit avec sa femme...
80', Belgique
En avril 1986, l'homme est confronté à l'une des plus grandes catastrophes écologiques : une explosion nucléaire d'une ampleur inégalée. Un village et ses habitants refusent l'intégration dans une zone d'exclusion. Ils persistent à vivre sur leurs terres, à travers leurs rites et leurs histoires. On parle de mort précoce chez les personnes déplacées, de continuité salvatrice chez les "résistants-revenants", les Samossiols. Après 25 ans, quel regard porte cette communauté sur son parcours ? Et qu'en pensent leurs petits enfants ? Quelles sont, actuellement, les raisons de rester ou de partir ? C'est au village de Dytiatky, frontalier de la "zone", avec ces "revenants" et leurs proches que je nous questionne.
60', Italie
Au coeur de la Sardaigne, dans un village des montagnes du Barbagia, des veuves racontent leur lien avec le monde des morts. Pendant des siècles les femmes sont restées la mémoire du pays, la mémoire des conflits entre les familles, des histoires de vengeances sanguinaires. Les vendetta et les meurtres se mêlent aux visions des morts, aux contacts avec l'au-delà et aux rêves, seuils d'une réalité invisible et annonciatrice de malheurs. Un imaginaire perdu depuis l'arrivée de la modernité, depuis le moment où l'homme a mis le pied sur la lune.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.