Tarik Teguia est né en 1966 à Alger. Philosophe et plasticien de formation, il est photographie, enseignant en histoire de l’art à l’Ecole supérieur des beaux-arts d’Alger, et cinéaste. Ses films : Ferrailles d’attente (1998), la Clôture (2002), Rome plutôt que vous (2006), Inland (2009).
Kazim Öz étudie le cinéma à l’Ecole des beaux-arts de Marmara. Il a réalisé le court métrage la Terre (1999) qui a connu un succès international et le long métrage le Photographe (2001). Depuis il a réalisé la Tempête en 2008. Et un documentaire, Shawaks, en 2009.
Né en 1950 à Nazareth, où il a vécu jusqu’en 1970, après des études à l’INSAS (Belgique), le Palestinien Michel Khleifi raconte l’histoire de son peuple par fragments filmiques: La mémoire fertile (1980), Maâloul fête sa destruction (1984), et Noce en Galilée (1987), Cantique des pierres (1990), ou encore Route 181, fragments d’un voyage en Palestine-Israel signé avec Eyal Sivan. Une œuvre qui fait de lui le « père du cinéma palestinien ».
D’origine macédonienne, Georgi Lazarevski est né à Bruxelles et vit à Paris. Il réalise en 2006 Voyage en sol majeur, récompensé par de nombreux prix. En 2008, son second film, Le jardin de Jad, reçoit le prix Don Quichotte au festival de Cracovie.
Daniel Isoppo est surtout connu dans le cinéma par son métier d’acteur. Il joue, entre autres, dans le dernier film des frères Larrieu Les derniers jours du monde, 2009. Hors Mme Veuve Isoppo, il a réalisé quelques autres essais filmiques dans les années 80 et 90.
Après des études à l’École de la photographie (Arles) et à l’Idhec (Paris), il réalise des films à mi-chemin du documentaire et du cinéma expérimental. Sa filmographie compte plus d’une vingtaine de titres. Dont Glossolalie (2006) et Télépathie (2009). il poursuit également un travail théorique et publie de nombreux articles et essais..
Habiba Djahnine est réalisatrice, déléguée Générale de Béjaia Doc et responsable pédagogique des ateliers de réalisation de documentaires Cinéma et Mémoire organisés en collaboration avec les ateliers Varan (Paris). Elle réalise en 2006 le film documentaire Lettre à ma sœur.
Jean-Noël Cristiani Depuis le Silence des organes en 1974, Jean-Noël Cristiani a réalisé plus de vingt films, essentiellement des documentaires, et pour nombre d’entre eux, consacrés à l’art et aux artistes. Il est enseignant et formateur à la réalisation documentaire aux ateliers Varan.
Olivier Dury a réalisé deux films documentaires. Mirages en 2008, qui fut sélectionné au FID Marseille en 2008. Et Entre Aïr et Ténéré en 2001.
Elisabeth Leuvrey a étudié à l’Institut des Langues orientales et a été assistante à la réalisation de 1991 à 1998. Elle a réalisé plusieurs films dont Matti Ke Lal-fils de la terre (mention au Prix Louis Marcorelles, Cinéma du Réel 1998). Et La Traversée en 2006.
Morad Kertobi est responsable, depuis 1999, du Département Court métrage à la Direction de la Création, des Territoires et des Publics du CNC. Il est l’un des responsables du festival de documentaires de Bejaia en Algérie.
Productrice à la société Agat Films/Ex Nihilo, Marie Balducchi a collaboré à la production de nombreux documentaires dont : 800 km de distance (Claire Simon en 2001), Jour après jour (Jean-Daniel Pollet et Jean Paul Fargier, 2006).
Ancien journaliste au quotidien Libération, Rémy Kolpa Kopoul est depuis plusieurs années journaliste à Radio Nova. C'est aussi, sous le nom de R2K, un DJ latino, ambianceur des dancefloor sur des rythmes de bossa-nova, salsa, électro-samba.
Marie-Pierre Duhamel-Muller Membre du comité de sélection des films de la Mostra de Venise, Marie-Pierre Duhamel-Muller fut directrice artistique du Cinéma du Réel de 2004 à 2007. Elle a réalisé deux documentaires et produit une série, les Animaux ont une histoire. Elle enseigne le cinéma dans plusieurs universités européennes
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.