Né en 1937 à Paris, Luc Moullet a réalisé, entre autres films : Un Steak trop cuit 1960, Brigitte et Brigitte 1965, Une aventure de Bilfy the Kid 1970, Ma Première brasse 1981, Essai d'ouverture 1988, La Cabale des oursins 1991» Parpaillo 1992, Foix 1994, le Ventre de l'Amérique 1995, Le Prestige de la mort 2005.
Michèle Soulignac fut, de 1995 à février 2003, Déléguée générale de la SRF (Société des Réalisateurs de Films). Elle est aujourd’hui directrice de Périphérie, centre de création cinématographique, installé à Montreuil en banlieue parisienne. Elle a publié de nombreux articles sur le cinéma.
Après avoir travaillé au CNC, puis à l’unité documentaire d’Arte, elle a réalisé deux films documentaires et co-écrit de nombreux autres films. Entre autres, de petits bijoux télévisuels comme la série pour Arte les animaux ont une histoire. Elle enseigne dans plusieurs universités européennes et collabore à la Mostra de Venise depuis 2004.
Productrice dans la société Agat Films/Ex Nihilo, Marie Balducchi a collaboré à de nombreux documentaires dont les plus récents : 800 km de distance (Claire Simon en 200-1), gm2 pour deux (Joseph Cesarini et jimmy Glasberg, 2006), jour après jour (de jeun-Daniel Pollet et Jean-Paul Fargier, 2006). Parmi les documentaires produits pour la télévision ces dernières années : Ravi Shankar - entre deux mondes (Mark Kidel, 2002} Voyage en Compagnie de Peter Sellars (Mark Kidel, 2007J, Martial Solal (Michel Fotlin, 2008). Elle produit actuellement Vivant!, le deuxième long métrage de fiction du réalisateur albanais Artan Minarolli.
Brésilienne, architecte de formation, Andréa Santana a réalisé trois longs métrages depuis 2002 avec Jean-Pierre Duret : Romances de terre et d'eau, puis Le rêve de Sao Paulo, et enfin Puisque nous sommes nés en 2008.
Depuis 1971, il est l'un des grands chefs monteurs du cinéma français. Il a collaboré avec des cinéastes comme Cédric Kahn, Pascale Ferran, Amos Gitaï, ou Philippe Garrel. Il a réalisé son premier long métrage en 2002, Le pays du chien qui chante.
Ce jeune réalisateur portugais (il a 35 ans) a réalisé trois films. Cantique des créatures 2003, La gueule que tu mérites 2006, et Ce cher mois d'août 2008.
Nino Kirtadzé est née à Tbilissi (Géorgie) en 1968. Elle est conseillère à la Présidence de la Géorgie, avant de devenir correspondante pour le Caucase de l'AFP, de l'AP et à Radio Free Europe. Elle s'oriente ensuite vers le métier de comédienne (Les mille et une recettes d'un cuisinier amoureux en 1996) avant de réaliser elle-même : Les trois vies d'Edouard Chevardnadzé 2000, 11 était une fois la Tchétchénie 2002. Puis Staline par Staline et Les funérailles d'un dieu en 2003, Dites à mes amis que je suis mort en 2004, Un dragon dons tes eaux pures du Caucase en 2005. Elle réalise enfin Lettre Py 2005 pour Scènes de vie sur Arte, et Le village des fous • la démocratie dirigée en 2006.
Jean-Pierre Duret travaille dans la ferme savoyarde de ses parents jusqu'à l'âge de vingt ans. Il devient alors preneur de son pour le cinéma puis ingénieur du son sur les films de nombreux cinéastes français (Maurice Pialat, Nicole Garcia, les frères Dardenne ou Claude Chabrol. En 1986, il réalise sont premier court métrage, Un beau jardin par exemple. En 2002, il réalise son premier long métrage Romances de terre et d'eau, avec Andréa Santana. Puis Le rêve de Sao Paulo, et enfin Puisque nous sommes nés en 2008.
D'abord critique, puis secrétaire de rédaction aux Cahiers du Cinéma (1961/1968), Jean-André Fieschi a publié dans diverses revues et journaux de presse. Il est co-auteur de Cinéma, a Critical Dictionary paru à Londres en 1980. Il a réalisé plusieurs films dont Pasolini l'enragé 1966, La première vague 1968, une fiction écrite avec Jean fchenoz : Le tueur assis 1985, Minetto le messager 1995, Joe Bousquet 1997, La fabrique du conte d'été 2005.
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.