C’est en accompagnant sa sœur à un casting que Sandrine Bonnaire est remarquée par Maurice Pialat. Il en fera l’héroïne de son film A nos Amours en 1983. Elle a 16 ans et elle reçoit le César du Meilleur jeune espoir en 1984. Espoir confirmé : elle est Mouchette en 1987 dans Sous le soleil de Satan, la clocharde de Sans toit ni loi d’Agnès Varda (César de la meilleure actrice), Jeanne d’Arc chez Rivette… Elle reçoit le Prix d’interprétation à Venise en 1995 pour la Cérémonie de Claude Chabrol. Elle tournera également pour Jacques Doillon, André Téchiné, Patrice Leconte et récemment dans Je crois que je l’aime de Pierre Jolivet. Elle s’appelle Sabine est son premier film (2007).
Docteur en études cinématographiques de l’Université Paris 3- Sorbonne Nouvelle, ATER en histoire du cinéma à l’Université de Marne-la-Vallée. Auteur de monographies consacrées à des cinéastes originaires du Midi : Louis Feuillade, Jacques de Baroncelli, Agnès Varda. Membre du CA de l’AFRHC et secrétaire d’édition de la revue 1895.
Après avoir travaillé au CNC, puis à l’unité documentaire d’Arte, elle a réalisé deux films documentaires et co-écrit de nombreux autres films. Entre autres, de petits bijoux télévisuels comme la série pour Arte les animaux ont une histoire. Elle enseigne dans plusieurs universités européennes et collabore à la Mostra de Venise depuis 2004.
Elève de L’IDHEC (ex la Fémis), Dominique Cabrera réalise un premier documentaire en 1981, J’ai droit à la parole, sur une cité de transit à Colombes. Viennent ensuite de nouveaux documentaires à caractère social : Chronique d’une banlieue ordinaire (1992), Une poste à la Courneuve (1994), Rester là-bas (1992) . En 1997, Dominique Cabrera réalise son premier long métrage de fiction, L’Autre côté de la mer. "On ne passe pas du documentaire à la fiction" dit-elle pourtant, c'est toujours du cinéma". En 1998, Demain et encore demain, est un journal intime (documentaire) tourné en 1995. Son troisième long métrage, Nadia et les hippopotames, est présenté à Cannes en 1999. En 2001 elle réalise Le lait de la tendresse humaine, et en 2004, Folle Embelli
Auteur d’essai, de poèmes (Conversations en archipel/Préparatifs de hasard/Changer son matin), de travaux de peinture aussi, Anne-Marie Faux a réalisé trois films, Renoir(s) en suivant les fils de l’eau en 2005, Hic Rosa, partition botanique en 2006, et Maurice Pialat, l’amour existe en 2007
Elle fut la scénariste de Maurice Pialat pour Sous le soleil de Satan (1987), le Garçu (1995), puis la productrice, entre autres, de Meurtrières de Patrick Grandperret (2005), La Faute à Fidel de Julie Gavras (2006) et enfin de Maurice Pialat, l’amour existe (2007). Elle est présidente de la commission à la production de films de court métrage du CNC.
Membre de la commision du Compte de soutien à l’industrie des programmes au CNC centre national de la cinématographie
Avant de réaliser ses propres films, Catherine Bernstein a été assistante à la réalisation auprès de Eric Rochant, Arnaud Desplechin, Christian Vincent. Elle a ensuite réalisé des films documentaire dont, Oma en 1997, les Raisins verts en 1998. Deux films de fiction : Pour la vie en 1999, Le chant de la baleine en 2006. Et le documentaire, l’Assassinat d’une modiste en 2006.
Diplômée de la FEMIS (section scénario), Anne-Sophie Birot obtient le prix "jeune réalisateur" au festival de Clermont-Ferrand en 1997, pour la réalisation de son court-métrage Une vague idée de la mer. Elle réalise ensuite son premier long métrage de fiction,
Les filles ne savent pas nager, avec Isild Le Besco et Karen Alyx, en 2000. Et La route avec elles en 2007.
Hala Alabdalla a étudié la science et la sociologie en Syrie et en France. Depuis 1985, elle se consacre au cinéma, co-produisant, co-écrivant et co-réalisant des films, en Syrie, au Liban et en France. Je suis celle qui vient porter les fleurs sur sa tombe est son premier film, co-réalisé avec Ammar Al Beik.
Carole Desbarats enseigne l’analyse de film et dirige les études à la Fémis. Elle a publié des articles sur le cinéma et coordonné plusieurs ouvrages pour les éditions ACOR (Violences du cinéma, ACOR, 1996, le Plaisir des larmes, ACOR, 1997, et la Raison en feu, ACOR, 1999). Par ailleurs elle a écrit sur Éric Rohmer, Jean-Luc Godard, Atom Egoyan et Amos Gitaï (Éditions Yellow Now, Milan et Dis-Voir).
Michèle Soulignac fut, de 1995 à février 2003, Déléguée générale de la SRF (Société des Réalisateurs de Films). Elle est aujourd’hui directrice de Périphérie, centre de création cinématographique, installé à Montreuil en banlieue parisienne. Elle a publié de nombreux articles sur le cinéma.
Sophie Goupil est productrice indépendante et dirige, depuis 1989, la société Les Poissons Volants qui produit des documentaires, des longs métrages, et de la video d'artiste. Elle est également présidente de l’Association des Amis du Cinéma du Réel, et de la commission télévision de la PROCIREP. Elle a produit, entre autres films, Cinquième saison en 1998, et Circus Baobab en 2006.
En trente années de carrière, Eva Feigelès a monté de nombreux films, fictions et documentaires. Quelques exemples parmi les documentaires qu’elle a montés récement: Rue Santa Fe (de Carmen Castillo, 2007), Archimède, la force du vide (de Pierre-Oscar Lévy), Mon Jules Verne (de Patrizio Guzman, 2006), Le Chili de mon père (de Carmen Castillo), Saramago (de Carmen Castillo), La fin de l’apartheid (de Corinne Moutout), Autocritique 68/98 (de Marie-Claire Schaeffer).
Ad Vitam, que Gregory Gajos a fondé en 2000, fut l’heureux distributeur du Cauchemar de Darwin (Hubert Sauper), un documentaire qui fut un gros succès commercial en 2006. Ad Vitam s’est ouvert depuis à la co-production avec Sangre d’Amat Escalante. Maisl il est surtout le producteur audacieux de très grands films documentaires, comme A l’Ouest des Rails (un film de neuf heures du cinéaste chinoisWang Bing).
LE 18ème CORSICA.DOC: UNE EDITION MAJEURE
Le cinéma est un art jeune, et c’est un regard neuf qu’il porte sur les animaux. Non pas celui qui fut celui de la peinture, empreint de religion, de mysticisme ou de mythologie. Non, c’est un regard profondément troublé que porte les cinéastes sur les « non-humains », prolongeant en cela les interrogations des jeunes philosophes d’aujourd’hui. C’est, modestement, que nous esquisserons cette histoire d’un rapport Homme/Animal par les films choisis ici, en écho aux tableaux du Palais Fesch d’Ajaccio.
Les films de la compétition, eux, ne témoigneront pas moins des graves questions qui traversent notre temps. La guerre, la famille, la vieillesse… les jeunes cinéastes font feu de tout bois pour réaliser de puissants gestes cinématographiques.
Une arche de Noé cinématographique
par Federico Rossin
« Si aujourd’hui nous n’observons plus les animaux, eux n’ont pas cessé de le faire. Ils nous regardent car nous avons, depuis la nuit des temps, vécu en leur compagnie. Ils ont nourri nos rêves, habité nos légendes et donné un sens à nos origines. Ils portent à la fois notre différence et la trace de ce que nous croyons avoir perdu. »
John Berger, Pourquoi regarder les animaux ?
Cette programmation est une traversée à la fois ludique, pensive et visionnaire autour de l'univers des animaux, elle interroge et réactive la relation entre l’homme et l’animal, le lien qui au fil de l’histoire se voit transformé par les nouveaux rapports de production du XX e siècle, réduisant l’animal à l’état de bête avant d’en faire un simple produit de consommation. Mais une nouvelle conscience de la relation entre nous et les animaux commence à émerger depuis quelques années. Et comme toujours le cinéma est un merveilleux miroir pour comprendre notre société par le prisme de son imaginaire et de son esthétique.
Le parcours des séances est une surprenante Arche de Noé cinématographique dans laquelle le public ajaccien pourra faire à la fois une expérience de découverte et de partage. Si Werner Herzog interroge radicalement notre anthropomorphisme dans son Grizzly Man (2005), Frederick Wiseman avec son Zoo (1993) nous plonge dans un microcosme animal reconstruit artificiellement, en miroir ironique et impitoyable de notre société. Barbet Schroeder, dans son Koko, le gorille qui parle (1978), dresse un portrait drôle et terrible de notre fantasme d'omnipotence scientifique et éthique sur le monde animal. Roberto Rossellini a réalisé India (1959) de manière expérimentale : le résultat est une éblouissante tentative de décrire la relation durable et fructueuse entre les hommes et les animaux (éléphants, tigres, singes), à travers une structure à épisodes imprégnée d'une profonde empathie: un film qui nous réconcilie avec la Terre Mère (Matri Bhumi) et nous met au même niveau que tous les êtres vivants.
La distance qui nous sépare des animaux
par Olivia Cooper-Hadjian
Les cinéastes ici cités prennent le parti d’adopter vis-à-vis de l’humain une distance à la mesure de celle qui nous sépare des autres animaux. Les bêtes y conservent tout leur mystère, et nous regagnons une partie du nôtre. Car n’est-il pas étrange d’envoyer des chiens dans l’espace ou d’imbriquer de minuscules insectes dans de grandes machines de pointe pour tenter de percer le secret de leur cognition, et peut-être de leur conscience ?
Si l’exploitation n’est pas absente de ces démarches, ces cinéastes la déjouent par leur geste et rétablissent un lien avec l’animal en se mettant physiquement à sa place : Elsa Kremser et Levin Peter suivent le parcours d’une meute de chiens errants, adoptant leur cadence, dans Space Dogs ; Maud Faivre et Marceau Boré montrent la solitude des insectes scrutés dans Modèle animal. Certains rapports sont plus ambigus, comme le montre Homing, où le dérèglement de l’environnement éveille un effort de réparation par des actes de soin.
Le respect qu’imposent les bêtes se mâtine d’envie, jusqu’à l’absurde : on s’imagine échapper à notre propre condition, en tentant d’imiter leurs talents musicaux dans Langue des oiseaux d’Érik Bullot, ou en s’identifiant à leur pouvoir de séduction dans Los que desean d’Elena López Riera.